Les textes, connaissances et cognitions ont été au cœur d’une conférence-débat animée samedi 4 novembre pour le dernier jour du 26e SILA.

Quatre auteurs de différentes régions du pays ont chacun présenté son expérience dans le monde de l’écriture en mettant l’accent sur les acquis académiques, sociétales, d’expériences de vie et surtout d’imagination et d’univers littéraire.

Fella Andaloussia est une auteure francophone algéroise bardée de diplômes dont celui d’un ingénieur en informatique à l’université des sciences et des technologies Houari Boumediene (USTHB). Elle a partagé des réflexions autour de l’écriture tout en évoquant son dernier roman « Kamila, un volcan de sentiments », paru chez Dar El Qobia.

Elle évoque l’importance d’inculquer les valeurs de la lecture aux jeunes et moins jeunes avec les dangereuses menaces de l’usage du smartphone.

«A mon époque on était tous des lecteurs voraces. La technologie n’avait pas encore envahi nos quotidiens et un documentaire à la télévision était une grande évasion, ce qui développe énormément l’imaginaire», s’est-elle souvenu.

Pour elle, il n’est pas choquant que l’Algérie compte les écrivains par légion du fait de l’ancrage culturel des contes des membres de la famille depuis le berceau.

Elle a estimé que l’algérien baigne génétiquement dans la culture « raconte-art » tout en exposant ses lectures d’enfances de littérature algérienne, asiatique et anglophone.

«Je suis restée 50 jours au Japon en 2007 et j’ai exploré davantage la sagesse et l’attachement familial des asiatiques. La famille est la toile de fond de mes deux œuvres et c’est un socle qui m’est capital dans chaque expérience littéraire », a-t-elle confié.

Trois autres auteurs ont pris part à cette conférence avec comme dénominateur commun l’obtention du prix du Président de la République Ali Maachi pour les jeunes créateurs dans différentes catégories.

Tayeb Sayad est un jeune auteur de Sidi Amer dans la wilaya de M’sila. Il a insisté dans son intervention sur l’importance pour l’auteur d’enrichir son vocabulaire littéraire et d’avoir le courage d’explorer toutes les lectures sans prendre en compte l’idéologie de l’auteur.

Pour lui, un auteur est un grand lecteur qui doit avoir le courage de lire des livres de langage soutenu et de différentes philosophies. Il faut, selon lui, lire les grands et les petits, les livres de son environnement ainsi que toutes les cultures du monde.

Nedjwa Abidat est une jeune poétesse et auteure de Tablat de la Médéa diplômée en Biologie à l’USTHB. Elle a évoqué l’aspect métaphysique de la littérature et la quête de questionner et des chercher des réponses au-delà de la conscience et de la nature.

Évoquant la pensée soufie et sa philosophie qui cherche le sens de la vie, elle a fait savoir que les connaissances, textes et cognitions de chaque personne se conjuguent avec la narration et jamais avec le poème.

Le poète intelligent, selon elle, doit rester dans l’image, l’émotion et le sentiment afin de ne pas essouffler ses poèmes. Enfin, Sofiane Boucetta, enseignant de langue amazigh à Batna et traducteur de deux œuvres universelles dont «La ferme des animaux» de George Orwell, a souligné la similitude de cette œuvre avec son environnement de la culture amazigh des Aurès.