Skip to content

Comment avez-vous connu le journaliste et écrivian algérien  Ameziane Ferhani et quel homme était-il ?

Je pense l’avoir rencontré en 2010 ou 2011 lors du mariage d’une amie. Nous étions assis à la même table, et nous avons immédiatement sympathisé. En fait, nous avions entendu parler l’un de l’autre, mais nos chemins ne s’étaient jamais croisés auparavant. Dès cet instant, c’était comme un « coup de foudre amical ». Nous avons beaucoup échangé et découvert que nous partagions le même sens de l’humour. Notre amitié s’est ensuite construite au fil du temps, avec des discussions toujours centrées sur l’Algérie, ses lectures, la littérature et l’action culturelle. Chaque rencontre avec lui m’enrichissait énormément, mais ce qui m’a toujours marqué, c’est sa modestie. Il me disait qu’il apprenait beaucoup à mes côtés, alors que je ne comprenais pas vraiment ce que je pouvais lui apporter.

Quelle touche avait-il apportée à Artissimo ?

Ameziane a énormément contribué à Artissimo. Il avait une réflexion très holistique et comprenait parfaitement notre vision, pourtant pas facilement accessible à tous. Il acceptait toujours nos invitations à participer à des conférences sur des sujets variés et, souvent, il anticipait les besoins. Par exemple, il avait préparé de son propre chef une présentation d’une grande importance, une véritable rétrospective de nos 12 années d’existence. Il a également joué un rôle essentiel dans la structuration des différents axes sur lesquels nous travaillons.

Son apport au projet Ifaal, qui porte sur le secteur de la culture, était inestimable. Il s’est investi pleinement, que ce soit dans les ateliers qu’il animait, les réflexions que nous menions sur la plateforme ou la conception du guide. Ameziane s’appropriait ces projets comme s’ils étaient les siens, et chacune de ses propositions était précieuse. Il débordait de créativité tout en apportant beaucoup de joie et de bonne humeur. Je garde en mémoire ces moments passés dans la cuisine d’Artissimo, où les rires et les discussions interminables étaient la norme.

Qu’est-ce qui vous manque le plus en son absence ?

Euh… son regard. Il brillait d’intelligence, pétillait de malice et, en même temps, avait quelque chose d’enfantin. Malgré son âge, il avait gardé une âme d’enfant qui nous manque énormément. D’ailleurs, nous avons conservé sa photo dans la cuisine d’Artissimo. Chaque fois que nous discutons entre nous, nous la regardons et lui demandons, presque instinctivement : « Et toi, qu’aurais-tu dit si tu étais encore avec nous ? »